Faire d’un mur une porte

Dans ses prévisions, la Municipalité espérait trois beaux projets et ce fut le cas. Pour le premier, la société Superstructure de Marseille a imaginé un mur recouvert de différents matériaux, tous dans une gamme de couleur ocre. En jouant sur les textures, l’objectif était de refléter le mouvements des passants, de faire évoluer le mur au cours de la journée, avec les des changements de luminosité et d’ambiance. En travaillant l’épaisseur du mur, des espaces étaient prévus pour accueillir de la végétalisation et de
l’éclairage, créés comme des pièces d’habitation en façade, l’idée était également de ré-intégrer une échelle domestique ou commerçante de la rue : celle de la porte d’entrée, de la fenêtre, de la devanture d’une boutique. Le second projet venait de pas très loin : en l’occurrence de Castelnau-le-Lez avec LBH Architecte. Dans ce projet, le mur-pignon était habillé avec du métal. Dans sa partie basse, des parties de tôle sont perforées pour l’utilisation de brumisateurs ; et dans sa partie haute, l’habillage en métal est
rétro éclairé, comme pour la place Louis Rey, pour laisser apparaître des motifs choisis en amont par la population

Ces deux beaux projets imaginent une utilisation très verticale du mur-pignon et c’est en quoi se démarque le troisième projet, celui porté par le Lunellois Thibault Lagardère Architecture. L’habillage proposé s’est emparé de la notion de passage. Pour ce candidat, il s’agissait de répondre à la volonté de la Ville d’ouvrir une nouvelle porte d’entrée sur le coeur de ville réhabilité, « ouvrir une nouvelle porte en proposant 2 directions vers la découverte de nouveaux espaces publics revalorisés (la rue de la Libération bientôt achevée et la future place des Martyrs de la Résistance) ». Et pour jouer avec cette notion de direction, des arches en métal seront implantées devant le mur-pignon. Elles seront en leur hauteur habillés de feuilles de plantes épurées. Pour donner une perspective et de la hauteur à l’ensemble, les arches se succéderont les unes aux autres avec une taille croissante ( de 2 m à 8 m), s’entrecroisant pour
créer « un passage de l’humain au végétal, ode à la liberté et à la libération ». Esthétiquement, l’ensemble fera penser à un passage de verdure sous le quel on glisse pour aller à la découverte des nouveaux espaces. Sur le mur-pignon, l’habillage reprendra ce jeu d’arches qui se croisent et s’entrecroisent avec des couleurs plus ou moins claires. Un jeu visuel qui laissera également apparaître le
logo de la Ville de Lunel avec ses trois arcs qui se croisent… Si l’esthétisme sera remarquable de jour, il le sera encore plus de nuit avec la mise en lumière. En effet, l’ensemble sera éclairé et apportera légèreté et poésie ! Les travaux devraient débuter fin août-début septembre pour s’achever en novembre.