Des phéromones artificielles pour lutter contre les chenilles processionnaires

Pour la première fois, la ville de Lunel a testé le tir de phéromones sexuelles pour réduire la population de chenilles processionnaires. Explication.

C’est donc un nouveau dispositif qui a fait son apparition dans les outils utilisés par la Ville pour lutter contre les chenilles processionnaires. Une méthode plus ciblée qui permet de traiter un grand nombre de résineux dans des endroits stratégiques et très publics. Objectif : garantir la sécurité dans ces lieux fréquentés. 

En plus des pièges et des nichoirs pour les mésanges, la Ville a aujourd’hui décider d’utiliser pour la première fois les phéromones sexuelles. Au moyen d’un fusil de paintball, des billes remplies de phéromones micro encapsulées sont projetées sur la cime des arbres (aux quatre points cardinaux). Ce procédé ne cible que l’espèce voulue : la chenille processionnaire. La bille de phéromone sexuelle contient à l’intérieur le composant actif de la phéromone naturelle (acétate de (Z)-13-hexadecen-11-yn-1-yle). Cette substance est excrétée naturellement par la femelle et entraîne une attraction de caractère sexuel chez le mâle adulte de la même espèce. Le principe de la confusion sexuelle consiste à saturer les récepteurs des papillons mâles en phéromone afin que ces derniers soient dans l’incapacité de localiser les femelles et donc de s’accoupler, réduisant ainsi drastiquement la population de chenilles. 

Mercredi 11 juin dernier, des agents municipaux ont donc procédé aux tirs  dans les cours d’école, aux abords des structures de la petite enfance ou encore sur le parcours de santé des Petits Pins. Un traitement qui va durer sur le prochain trimestre, en plein cœur de la période de reproduction. L’opération sera à renouveler chaque année. La Ville a opté pour cette solution respectueuse de l’environnement : les billes qui sont tirées sont fabriquées à base de cire naturelle sont 100% biodégradables. 

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La chenille processionnaire est le stade larvaire du papillon de nuit. Elle se nourrit des aiguilles du pin et tisse dans l’arbre un cocon afin d’y passer l’hiver au chaud. Elle est surtout connue pour son caractère extrêmement urticant, dangereux pour les animaux et les hommes mais également pour leur déplacement en file indienne, d’où leur nom de chenilles processionnaires. Une fois installés, ces cocons blancs représentent un danger surtout lorsqu’ils se trouvent dans des résineux plantés en milieu urbain.